Le programme éponyme a été lancé il y a un an grâce à un partenariat entre l’Agence universitaire de la francophonie et Orange Cameroun.

 

Au commencement était un triple défi. Celui de la qualité de la formation, de la recherche et de la gouvernance universitaire ; le défi de l’employabilité et de l’insertion des diplômés ; le défi de la mission sociale des universités comme opérateurs du développement local et global. Et ce triple défi a été mis en route grâce à Ongola Fablab. Un projet porté par la Fondation Orange Cameroun et l’Agence universitaire de la francophonie (Auf). Ongola Fablab est cet espace innovant créé avec l’objectif d’amener les jeunes à intégrer les pratiques numériques à leurs projets de vie afin d’accroître leur employabilité, en travaillant notamment avec les associations d’encadrement des jeunes en décrochage scolaire. Un an exactement après son lancement, le programme a livré sa première cuvée le 29 mars 2018 dernier. Ce sont 26 jeunes regroupés au sein de l’Association enfant jeune et avenir (Asseja) qui ont en effet reçu leurs parchemins de fin de formation des mains des autorités universitaires. Au cours d’une cérémonie présidée par Minette Libom Li Likeng la ministre des Postes et télécommunications.

Le premier programme d’apprentissage à la fabrication numérique d’Ongola Fablab a accouché de 7 prototypes. Lesquels ont porté sur les systèmes embarqués, les objets connectés ou ceux se rapportant à l’artisanat numérique. Il s’agit d’un distributeur automatique de cacahuète ; un traqueur solaire (dispositif qui permet à une plaque solaire de tourner à 180 degrés en direction des rayons solaires ; une poubelle intelligente ; un robot aspirateur ; un climatiseur mobile ; un robot de signalisation routière ; une serrure à sécurité numérique. Pour parvenir à ce résultat, les apprenants ont du subir 60 séances portant sur 4 thèmes de formation durant les 9 mois qui ont constitué le menu du programme. Ils ont appris à modéliser et à imprimer en 3D, à faire de l’infographie 2D pour la broderie numérique et à faire de l’infographie 2D destinée à l’artisanat numérique. Ils ont aussi appris à manipuler plusieurs types de capteurs et autres kits électroniques.

Mutation

Notons que l’Auf dispose d’une double identité. D’abord, celle d’association d’universités et institutions de recherche ayant en partage l’usage de la langue française. Ensuite, celle d’opérateur des Sommets des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation internationale de la francophonie dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche. C’est ce vivier d’expertise qui a engagé il y a un an la mise en œuvre de sa stratégie 2017-2021, adossée sur le triple défi relevé supra. « L’espace Ongola Fablab est pour la Direction Afrique centrale et Grands lacs de l’Auf, la matérialisation de cette mutation au sein du vaste réseau des Campus numériques francophones dans le monde. Ces Campus numériques nouvelle génération sont destinés à la diffusion et acquisition des connaissances, la valorisation socio-économiques des savoirs, savoir-faire et savoir-être. Ce vaste chantier ne peut se réaliser, de façon pertinente et efficace, sans développement de partenariat innovants et porteurs, à l’exemple de celui que nous construisons avec la Fondation Orange », a expliqué le Pr. Alain Ondoua, Directeur régional Auf-Afrique centrale et Grands lacs

Au chapitre des perspectives, l’Auf indique que pour l’année en cours, elle accueillera 50 jeunes en décrochage scolaire. Pour leur donner une chance de devenir des entrepreneurs du numérique. Aussi, a-t-on appris, un projet de Fablab mobile et d’incubateur pour accompagner les projets de création d’entreprise portés par les jeunes qui seront accueillis à Ongola Fablab, est en cours de gestation. Idem pour le programme d’encadrement des étudiants des filières technologiques, leur permettant de réaliser des prototypes des programmes informatiques ou électroniques, et autres logiciels, pensés dans le cadre de leurs travaux de recherche.

Achille KAMGA (Le Messager)